Claude Leclerc
Yvan Amar...
Bénie soit l’incarnation humaine, dit la tradition, car elle est le lieu privilégié de la reconnaissance de l’unique. Elle est, sur notre planète, ce qui s’est fait de mieux pour balbutier la reconnaissance du divin, aussi modeste soit-il. Le corps est une bénédiction, une opportunité unique. Depuis des siècles, des êtres ont reconnu dans ce corps l’intelligence de la création tout entière. Ce qui s’avère important, c’est que le corps, tel que nous le vivons aujourd’hui, soit l’expression du corps principe.
Il est toujours le même, quel que soit son stade d’évolution. En lui est contenue la possibilité de cette reconnaissance pour tous, quel que soit son état.
Il y a en nous, par le fait même que nous soyons ce corps, la possibilité pour le tout de se reconnaître en lui. Si ce tout ne se reconnaît pas dans notre corps, il n’y a pas de reconnaissance réelle.
C’est une bonne nouvelle car quel que soit l’état de notre corps, le fait même d’être ce corps est l’expression de la pulsion originelle.
Dans l’Inde cachemirienne, on dit : « Spanda, ce qui aspire à sa propre reconnaissance ». Aussi vous devez ressentir votre propre corps comme la première des bénédictions. Sentez à quel point vivre ce corps est digne de reconnaissance ; à sa façon, il est le très précieux don du dharma.
Dans votre corps est la connaissance infinie, il contient toute l’intelligence, toute la possibilité. Le maître caché est dans chacune de ses cellules.
Yvan Amar
Merci Bruno léger
Christiane Singer...
Quand je porte sur l'autre un regard amoureux, je lui révèle sa nature profonde,
je le rappelle à son identité véritable...
Le regard de celui qui m'aime,
ce regard qui voit en moi ce que je suis dans ma profondeur me place dans ma royauté,
me remet dans la lumière originelle.
Christiane Singer
Merci Gisèle Bonnot
Jean Klein...
"Toutes les thérapies psychologiques y compris la psychanalyse partent d'un point de vue qui, pour le Vedanta, constitue ce que qu'on pourrait appeler la "névrose de base", la névrose métaphysique qui est le surgissement d'un ego qui se croit séparé.
La psychanalyse a pour but de rendre la santé et l'équilibre à cet égo séparé qu'elle considère comme une réalité légitime. Le psychanalyste veut vous remettre en possession d'un "moi" équilibré, harmonieux, en rapport harmonieux avec son entourage et les autres êtres. Cet idéal apparaît à la réflexion comme parfaitement naïf.
Vouloir équilibrer un "moi", c'est vouloir perpétuer un déséquilibre dans les meilleures conditions possibles en faisant appel à des énergies qui permettent de renforcer, de fixer, d'assurer cet état égotique qui est en réalité le déséquilibre de base, origine de tous les autres.
C'est proprement aussi absurde que de lutter contre les symptômes d'une maladie sans vouloir s'attaquer au mal lui même. La cure psychanalytique n'est donc pas vraiment une cure. Elle ne débarrasse pas le "malade" de sa maladie, elle l'aide à vivre avec sa maladie, l'ego, qui est d'ailleurs une maladie imaginaire. dans la perspective védantique, un psychanalyste fait toujours, bien qu’inconsciemment et en toute honnêteté, le travail de "Monsieur Purgon", le médecin du "Malade imaginaire" de Molière.
Un Maître authentique sait que ce qu'on appelle communément équilibre et santé est déjà un déséquilibre et une maladie. Il ne cherchera donc pas à équilibrer un déséquilibre, à soutenir par des étais ce qui est en porte à faux, il s'attaquera au déséquilibre de base, à l'illusion originelle pour rétablir la santé véritable qui ne peut être autre chose que le sentiment retrouvé de notre unité avec le Tout."
Jean Klein
Merci Cyril Pad
Jacques Prévert...
"Etre ange, c'est étrange, dit l'ange.
-Etre âne, c'est étrâne, dit l'âne.
-Mais ça ne veut rien dire ! dit l'ange
-Pourtant, si "étrange" veut dire quelque chose, "étrâne" est bien plus étrange qu"étrange"...
-Etrange EST, dit l'ange en tapant du pied
-Etranger vous-même, dit l'âne,
et il s'envole.
Jacques Prévert
Merci Jean-Yves
Francis Lucille...
Vous n’avez jamais été dans votre corps, donc la question d’y revenir ne s’y pose pas. Votre corps est en vous, vous n’êtes pas en lui.
A qui apparaît votre corps, vôtre mental, vos désirs et les autres? A vous, bien évidemment. Vous êtes le témoin de votre corps, de votre mental et de vos désirs.
Par conséquent, vous n'êtes aucun de ces objets en particulier. Vous êtes pure conscience, l’ultime témoin de vos pensées, sentiments et perceptions.
Ils vous ont enseigné que vous êtes dans votre corps en tant que conscience, que cette conscience est une fonction émergeant du cerveau, un organe de votre corps.
Je suggère que vous n'accordiez pas une confiance démesurée à cette connaissance de seconde main et que vous interrogiez les données brutes de votre expérience personnelle.
Voyez donc par vous-même si vous apparaissez dans votre corps ou dans votre mental, ou si au contraire ils apparaissent en vous.
Francis Lucille
Merci Cyril Pad
José Le Roy...
"Ne pas se prendre pour quelqu'un signifie vivre à partir de l'espace vide qui n'a aucune caractéristique individuelle. C'est être conscient que le monde est vu à partir d'une immense transparence éveillée, où en effet il n'y a personne.
Bien sûr, pour les autres, je suis quelqu'un : José Le Roy, professeur de philosophie par exemple...Mais cela c'est l'histoire de mon personnage public, de mon apparence humaine.
Ici, au centre, je suis libre de ces déterminations. Je suis quelqu'un pour les autres, et personne pour moi-même.Cela me rappelle la phrase de ce moine zen : "De l'extérieur un moine, de l'intérieur le ciel".
De l'extérieur, un professeur de philosophie, de l'intérieur, la vacuité.
Il ne s'agit pas d'être personne pour les autres, de se laisser mépriser, rabrouer, humilier...Il s'agit de voir qu'on est personne pour soi-même. Tu as deux identités: une identité périphérique : un individu; une identité centrale, un espace conscient. Ne mélangeons pas les deux.
Il y a deux erreurs à éviter :
-Faire de mon identité périphérique, mon identité centrale : croire que je suis seulement cet individu dans le monde.
-Nier mon identité périphérique au nom de mon identité centrale : croire que mon humanité individuelle a disparu et que l'individu n'est personne.
L'individu existe mais il est périphérique. Au centre, il y a l'Ouvert.
La vie consiste à vivre ces deux dimensions de nous-même, en même temps, et cela est possible partout tout le temps, pas seulement en vacances, pas seulement pour les nantis. En fait,tu es la Vacance Eternelle.
Il ne s'agit pas d'aller dire aux autres : "Eh les gars, au centre, je ne suis personne". Non, tu vis cette réalité en secret, pour toi-même. Tu disparais en faveur des autres. Ce qui ne signifie pas que tu laisses les autres "marcher sur ton individualité". Non, tu trouveras comment faire. Tu agiras à partir de cette liberté intérieure, et de cette immense espace secret et qui est désormais ta ressource. Tout sera plus fluide, plus simple, plus joyeux. Pas besoin de se retirer dans une salle de méditation, le monde entier est ma salle de méditation.
Et je trouve d'ailleurs qu'il est passionnant de vivre l'éveil dans le monde, avec une vie de famille, un métier, des obligations...Incarner cette liberté transcendante dans l'immanence et les limites d'une individualité est bouleversant; quelle aventure extraordinaire !"
José Le Roy
Merci Cyril Pad