Je suis mort en minéral et j’ai surgi en plante. Je suis mort en plante et j’ai surgi en animal. Je suis mort en animal et j’ai surgi en homme. Pourquoi aurais-je peur de m’amoindrir en mourant ? Amant froid de cœur et de peu de loyauté ! Par peur de la mort tu te détournes du Bien-Aimé ! Je mourrai de nouveau en homme pour surgir en ange, ange de la tête aux pieds, et quand je serai dissous en tant qu’ange, je deviendrai ce qui dépasse la conception de l’homme.
Soleil et Pluton en Capricorne opposés à la Lune dans le signe du cancer, que dire de cette rencontre fugitive ?
La Lune, en Cancer, fait montre d’un émotionnel extrêmement sensible, elle attend avec la toute patience infinie du féminin, elle accueille sans question, aime sans condition, comme une mère adore ses enfants, sans aucune préférence et toujours totalement.
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Quant au Soleil-Pluton, voilà un masculin qui est capable d’organiser le chaos, de hiérarchiser les événements de la vie sociale, de conduire le groupe avec talent, de réussir brillamment, mais au détour du chemin, quelle solitude sèche !
Retour à l'essentiel !
Il est appelé au dépouillement de l’idée qu’il se fait de lui-même, malgré le pouvoir accumulé et les techniques affûtées, il se sait, se sent SEUL !
Sur la crête de la montagne,
L'horizon pour témoin,
La Vie questionne !
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Pluton en Capricorne déshabille la conscience personnelle.
Le roi est nu !
Vive le Roi !
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"Lunaison du loup" selon certaines traditions, oui mais le hurlement du loup ne rassure pas... Notre conscience apeurée, avide de formes, d’émotions, d'action et de discours sans fin...
Assoiffée, affamée, elle esquive et plonge dans la tourmente.
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Pluton ne quittera le signe du Capricorne que le travail réalisé, il ne passe pas, il s’enracine dans ce signe jusqu’en janvier 2024.
Il a déjà gagné.
Le retournement de la conscience est effectif.
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Le hurlement du loup dans la nuit de l'être, verticalise la conscience.
Comme la flamme vacillante d'une chandelle dans l'obscurité devient la référence, l'appel du loup est notre bâton de pèlerin, notre ultime prière, notre viatique.
Mon "autre" sans visage, sans image, sans mot, appelle !
Présence.
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En ce temps vertical du solstice d'hiver,
L’homme debout, est solitaire et serein.
« Prêtre, Roi et Prophète », disent les mystiques, telle est la fonction sacerdotale de chacun de nous. Les rois mages nous rappellent cette dignité, même si l’image est enfantine, même si l’effet dévastateur de la banalisation de notre société moderne œuvre sournoisement.
« Tout est chemin »
Tout couple est une rencontre essentielle,
Un rendez-vous unique,
Un chant d’amour.
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" Hélène ou le règne végétal " Poème d'amour de René-Guy Cadou
Je t'attendais ainsi qu'on attend les navires Dans les années de sécheresse quand le blé Ne monte pas plus haut qu'une oreille dans l'herbe Qui écoute apeurée la grande voix du temps
Je t'attendais et tous les quais toutes les routes Ont retenti du pas brûlant qui s'en allait Vers toi que je portais déjà sur mes épaules Comme une douce pluie qui ne sèche jamais
Tu ne remuais encor que par quelques paupières Quelques pattes d'oiseaux dans les vitres gelées Je ne voyais en toi que cette solitude Qui posait ses deux mains de feuille sur mon cou
Et pourtant c'était toi dans le clair de ma vie Ce grand tapage matinal qui m'éveillait Tous mes oiseaux tous mes vaisseaux tous mes pays Ces astres ces millions d'astres qui se levaient
Ah que tu parlais bien quand toutes les fenêtres Pétillaient dans le soir ainsi qu'un vin nouveau Quand les portes s'ouvraient sur des villes légères Où nous allions tous deux enlacés par les rues
Tu venais de si loin derrière ton visage Que je ne savais plus à chaque battement Si mon cœur durerait jusqu'au temps de toi-même Où tu serais en moi plus forte que mon sang.
René-Guy Cadou *
Morice Benin chante René Guy Cadou (extrait) : Hélène