Daniel Giraud
«Les Sept Sages de la forêt de bambous» avaient beau exprimer une sagesse néo-taoïste, ils étaient plutôt connus comme une bande d'ivrognes, choquant les esprits conventionnels. Mais ils étaient, pourtant, relativement respectés. Ce respect se maintient depuis près de huit siècles, et les noms d'Hi K'ang ou Jouan Tsi sont devenus synonymes d'hommes libres et révoltés, d'une vie belle et rebelle. Et leurs voix sont toujours actuelles...
La mort d'Hi K'ang, abattu par le pouvoir confucéen, jugée très «digne» par les commentateurs, est restée inscrite dans les annales chinoises. C'est la fin d'un poète, d'un sage détaché des vicissitudes des affaires du monde, qui marche vers son exécution, en chantant un poème tout en s'accompagnant à la cithare... «La naissance a son heure, la mort a son lieu» dit un proverbe chinois. Entre les deux, l'origine et le terme, se trace et se trame la condition humaine conditionnée par l'espace-temps.
Quand il y avait, «il n'y a pas», pour reprendre l'expression d'un Tchouang Tseu, rien n'incarnait le Tao, et la quiétude était absolue. Quand le glacial souffle descendit du Ciel et rencontra le brûlant souffle montant de la Terre, de leur union, naquirent tous les êtres du monde avant qu'ils fassent retour à leur origine, le Non-Être dont ils sont issus. Et il n'y a pas de «néant» dans ce Non-Être, même quand il atteint à l'existence...»
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Lao Tseu: “Sans la personne, pas de danger”
Tchouang Tseu : “S’oublier soi-même c’est entrer dans le Ciel”.
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'' Hi K’ang '' ~Daniel Giraud ~
Merci Ty Nowhere