Pan
« Pieds de bouc et flûte de Pan »
Bien qu’allaité par Amalthée, le dieu Pan, frère de lait de Zeus, a mauvaise réputation.
Pieds de bouc, velu, barbichette et cornes pointues, il cumule les handicaps, sa mère le rejette mais il trouve sa place dans l’Olympe parce qu’il « amuse » les dieux.
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Les poètes le disent protecteur des bergers, des pâturages et des troupeaux, dieu champêtre, dieu nourricier par excellence. Mais un autre visage se profile car il symbolise la sexualité exacerbée. Il a la capacité d’exciter la foule, de la combler de bienfaits ou de provoquer l’hystérie et le désordre. Jouisseur, danseur, festoyeur, il abuse des disciples de Dionysos, les Ménades, quand elles sont ivres…
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Autres facettes de Pan :
Il a un goût prononcé pour la sieste, le sommeil et la nuit. Réveillé pas surprise, il pousse un cri terrible qui génère la peur panique.
Il tombe amoureux de la nymphe Syrinx qui, pour échapper à ses ardeurs, se transforme en roseau…. Pour l’honorer il coupe sept roseaux et invente la flûte de Pan.
Une autre étymologie de son nom est « tout », le dieu de la totalité ! Dieu de la vitalité débordante, de la nature totale, la nature divinisée… vu sous cet angle, nous comprenons mieux la démesure qu’il théâtralise et la sidération qu’il inspire.
A l'annonce de sa mort, la vie végétale et la vie animale, dont il était le symbole, sont anéanties par le froid et l'obscurité... Les habitants du pays prennent conscience de leur nudité !
Son cri est une déchirure ! Le voile tombe !
Il pourrait signifier la sortie d'un état de conscience en lien avec la Terre-Mère, avec la sensorialité, avec une appartenance collective. Avènement mystérieux ! Changement fondamental !
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L’expression : « Pan, le grand Pan est mort » est passée dans la langue populaire pour signifier la fin d’une société, la fin des institutions. Toute ressemblance avec notre société est purement fortuite...
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